Metas
Transgênicos - Organismos Geneticamente Modificados
Comportement des consommateurs face au risque : le cas des Organismes génétiquement modifiés |
Artigo de P. Dumas, copiado de http://pauillac.inria.fr/~maranget/hevea/index.html |
1 IntroductionEn nous plaçant dans le cadre de la controverse sur
les risques liés aux aliments contenant des ingrédients
issus d'Organismes génétiquement modifiés (OGM), nous
tenterons de montrer en quoi le comportement des
consommateurs (ou plutôt son anticipation par les
industriels) n'est pas forcément décrit de la façon la
plus juste en considérant soit que les consommateurs
suivent les recommandations des experts, ou encore qu'ils
évaluent subjectivement et de façon indépendante les
risques, mais que leur perception du risque alimentaire
tient plutôt compte du rapport de force politique et
médiatique vis-à-vis de ces produits à risque. |
2 Rappel des faitsNous allons commencer par rappeler la chronologie des
évènements. Tout commence aux Etats-Unis où les
premiers essais en champs ont lieu en 1991, en 1994 des
OGM sont mis sur le marché, et l'Union Européenne suit
en 1995. |
3 D'où vient la peur des OGM ?Le cas des OGM semble à première vue être un bon
exemple de cas dans lequel les consommateurs ne semblent
pas être rationnels au sens qu'ils ne font pas confiance
aux experts et n'évaluent pas les risques de façon
individuelle : |
3.1 Des raisons pour la méfiance envers les expertsL'évaluation des risques se fait dans le cadre d'une
controverse scientifique et institutionnelle, avec d'un
côté les industriels et des partis chrétiens
démocrates minimisant les risques et de l'autre des
écologistes, les maximisant. Dans ce contexte de
politisation de l'évaluation, les experts scientifiques
devraient être une source d'information et de
législation fiable, cependant le public reste méfiant
envers eux, et nous allons en donner des raison.
Au delà de la formation de l'avis des experts, leur mise en application reste problématique, comme on l'a vu dans le cadre des affaires du sang contaminé ou de l'utilisation des farines animales, où la carence venait de l'absence de mise en application des recommandations des experts. |
3.2 Comportement des consommateurs et risque controverséLes consommateurs ne pouvant faire confiance à personne, quels peuvent être les critères d'évaluation des risques ? Nous pensons que dans le contexte des OGM, ce sont les rapports de force politiques et médiatiques et la confiance dans les différents acteurs qui sont devenus prépondérants. Ainsi l'opposition à un produit ou son acceptation sociale précèdent et/ou accompagnent fortement la médiatisation des produits et la formation de la perception du risque du public. Dans ce cadre, c'est l'opposition aux OGM, et par suite une perception du risque élevé qui a eu gain de cause. Pour l'expliquer, on peut s'appuyer sur les éléments de politique suivants : en France les OGM arrivent juste après deux crises majeures, le sang contaminé et la vache folle, sous un gouvernement de gauche. En même temps une mobilisation médiatique autour de la lutte contre la mondialisation se développe, or les OGM apparaissent principalement comme une invention américaine, liée à la firme Monsanto. Enfin les promoteurs de la technologie innovante, les industriels, de par leur position institutionnelle de recherche du profit n'apparaissent que peu dignes de confiance pour ce qui concerne la gestion des risques. |
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4 ConclusionAinsi, il nous semble qu'avant d'accepter des technologies nouvelles les autorités devraient prendre en compte la controverse scientifique et les réactions possibles du public induites par les média et la situation politique. Faute de ceci, on se retrouve aujourd'hui avec des coûts, pour les industriels et pour l'administration, de contrôle et de traçabilité pour un bénéfice nul puisque les consommateurs ne veulent pas d'OGM dans leur alimentation. Une approche prévoyant ce rejet possible et ménageant plusieurs possibilitées aurait pu être mise en place plus tôt, alors que dans un premier temps seul le leadership technologique était un enjeu. Enfin, pour résoudre ces problèmes, la tentative visant à associer les citoyens à la prise de décision pourraient aider à dépasser la crise de confiance envers les experts, et permettre la prise en compte de la rationalité particulière du public en vue de légiférer sur l'introduction, ou même le maintien de technologies aux effets controversés |
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